Les MICI (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin) sont des atteintes de toute ou partie de l'appareil digestif (estomac, intestin grêle, côlon) qui peut toucher le chat et le chien. Certaines races y sont prédisposées. Elles touchent indifféremment des animaux jeunes, adultes et âgés.
Bien que présente de façon sous-jacente, elle est souvent révélée par des parasites, une infection ou une intolérance alimentaire. Dans certains cas, il s’agit d’une hyperactivité du système immunitaire de l'organisme au niveau du l’appareil digestif, à origine de l'inflammation.
Au niveau cellulaire, les MICI sont caractérisées par des infiltrations par des cellules inflammatoires (globules blancs) des parois digestives, soit par plaques (granulomes) soit de façon plus diffuse.
Les animaux atteints de MICI présentent en général une perte de poids, un pelage terne et sec, des vomissements et/ou de la diarrhée, avec parfois du mucus ou du sang digéré (noir) ou non digéré (rouge) dans les selles. Parfois, l’abdomen peut se remplir de liquide (ascite). Leur appétit peut être augmenté ou diminué. Ces symptômes s’installent sur de longues périodes (semaines, mois).
Ce sont souvent des animaux caractérisés par leurs propriétaires comme étant « fragiles » d’un point de vue de la digestion.
Les MICI sont diagnostiquées par un ensemble d’examens, qui permettent de confirmer le diagnostic et de définir le type d’infiltration cellulaire concernée.
Dans un premier temps, des analyses de sang, d’urines et de selles peuvent être prescrites pour écarter les autres maladies responsables de symptômes comparables.
Ensuite, des examens d’imagerie (radiographie, échographie de l’abdomen) sont réalisés, à la recherche d’autres anomalies, telles que les corps étrangers et les tumeurs.
Enfin, le diagnostic final de la MICI est fait en effectuant des prélèvements (biopsies) de l'estomac, de l'intestin ou du côlon. Cela se fait à la faveur d'une courte anesthésie générale, soit par endoscopie, soit par voie chirurgicale. C’est une procédure modérément invasive, dont les animaux se remettent rapidement.
Le traitement des MICI va dépendre de la nature de l’infiltrat, de la sévérité de la maladie… et aussi de la réponse de l’animal. Il n’est pas rare de devoir tâtonner un peu avant de trouver le traitement idéal pour chaque animal, et ce traitement devra être réévalué régulièrement.
Actuellement, on définit trois cas de figure :
De nombreux animaux vont mieux après la mise en place d’un régime alimentaire hyper-digestible ou hypoallergénique, soit sous forme industrielle (croquettes, pâtées), soit sous la forme d’une ration ménagère calculée expressément en fonction de ses besoins. Dans tous les cas, on utilise des nutriments – et notamment des protéines que l’animal n’a jamais mangés auparavant, et qui ne sont donc pas responsable à ce jour de ses symptômes. On privilégiera par exemple la viande de mouton, le canard, le soja ou le poisson en guise de source de protéines. Concernant les glucides, on peut employer le tapioca ou, dans certains cas, le riz. Dans tous les cas, le régime doit être prolongé au moins 6 semaines pour faire la preuve de son efficacité. Il est donc impératif de faire calculer une ration équilibrée pour éviter les carences, qui peuvent aggraver les symptômes.
Les animaux qui ne répondent pas à un régime alimentaire seul peuvent s’améliorer sous certains antibiotiques. Dans ce cas de figure, le traitement doit être long.
Les chiens et les chats qui sont sévèrement touchés ou qui ne répondent pas aux traitements mentionnés ci-dessus, peuvent être placés sous corticothérapie. Parfois, chez les animaux qui ne tolèrent pas les stéroïdes ou ne répondent pas aux stéroïdes seuls, d'autres médicaments qui contrôlent le système immunitaire sont prescrits.
Le pronostic dépend de la sévérité de la maladie, de la nature de l’infiltration et de la réponse au traitement. Bien que ce ne soit généralement pas une maladie mortelle, elle peut avoir un impact important sur la qualité de vie de l’animal. Même lorsque les symptômes sont stabilisés, il est rare de pouvoir interrompre complètement tout traitement. Toutefois, une fois le bon plan thérapeutique en place, l’animal retrouve en général une qualité de vie tout à fait satisfaisante.