Les vaccins

Vacciner, c’est protéger. Mais pas n’importe comment.

Aujourd’hui, de nombreux propriétaires ont la conviction que l’on vaccine trop nos animaux. En effet pendant des années, les protocoles vaccinaux étaient basés uniquement sur les recommandations des fabricants, ce qui a amené dans certains cas à des injections annuelles « réflexes ».

Or, il est à présent établi que nous devons baser nos protocoles vaccinaux non seulement sur les notices des vaccins, mais aussi sur les consensus qui émergent de comités d’experts indépendants (WSAVA pour le chien, ABCD pour le chat), qui ont à coeur d’optimiser la vaccination et de chercher le point d’équilibre où elle est efficace, mais pas excessive.

Ces groupes d’experts ont scindé les vaccins en trois groupes :

les vaccins essentiels, ou « core », dont l’utilisation systématique à la bonne fréquence protège l’animal et ses congénères contres des maladies mortelles ;
les vaccins non essentiels, ou « non core », dont l’utilisation doit être raisonnée en fonction du mode de vie et du risque d’exposition de l’animal.
les vaccins non recommandés, dont l’efficacité n’a pas été prouvée.
Les vaccins essentiels chez le chien sont celui de la maladie de Carré, l’Hépatite de Rubarth et la Parvovirose. Chez le chat, ce sont le Typhus, le Calicivirus et l’Herpèvirus (qui provoquent les manifestations de Coryza).

Je ne rentrerai pas dans les détails ici, car ce serait trop long : le protocole dépend de nombreux facteurs tels que le mode de vie de l’animal, son âge, son état de santé et celui des personnes vivant avec lui…
Toutefois, schématiquement, les recommandations actuelles sont de procéder chez le chiot ou le chaton à 3 injections de primo-vaccinations à 8, 12 et 16 semaines, puis un rappel annuel. Ce socle solide de vaccinations permettra ensuite d’alléger les protocoles, en effectuant des rappels tous les 3 ans en milieu peu contaminé, et tous les ans si le mode de vie de l’animal l’exige.

La vaccination n’est donc plus, de nos jours, un acte systématique, mais il est le résultat d’une réflexion approfondie, dont l’objectif reste toujours de protéger la santé nos animaux. Les maladies mortelles de nos animaux sont toujours bien présentes dans la population, et nous ne les vaincrons qu’à travers ce moyen de prévention formidable qu’est la vaccination.

Assurer son animal

DOIS-JE ASSURER MON ANIMAL ?
Ma réponse est simple : votre obligation, en tant que propriétaire, est d'assumer le coût des soins de votre animal en cas de maladie ou d'accident. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est l’article R.215-4 du Code Rural : « Est puni de la peine d’amende prévue pour les contraventions de la 4e classe, le fait pour toute personne qui élève, garde ou détient des animaux [...] de les laisser sans soins en cas de maladie ou de blessures [...] ».

Nous pourrons reparler à une autre occasion de la légitimité des coûts vétérinaires, mais aujourd'hui, prenons quelques exemples concrets :

- Félix tombe du second étage, se casse une patte. Facture : 300 à 2000€ en fonction du type de fracture et de prise en charge.

- Rex mange un caillou, comme d'habitude, mais celui-ci ne passe pas. Radiographies, échographie, chirurgie... Coût de l'opération : 800€.

- Les problèmes chroniques de peau de Bella (elle se reconnaîtra) sont stabilisés au prix d'un traitement mensuel, d'un coût global de 200€.

Si ces chiffres ne vous ont pas fait frémir, que votre porte-feuille peut faire face, alors, non : l'assurance n'est pas indispensable.

En revanche, si vous avez senti la sueur ruisseler le long de vos tempes à la lecture de cet article, il est peut-être temps d'envisager de souscrire une assurance pour votre animal, tant qu'il est jeune et sans antécédents médicaux majeurs.

La seule chose, et je pense que vous serez d'accord avec moi, qu'il faut absolument, complètement, systématiquement éviter, c'est de se retrouver avec un animal en souffrance, sans solution de prise en charge. N'hésitez pas à lancer le sujet lors de notre prochaine rencontre.

Les tiques

La tique est un acarien mordeur, qui se nourrit du sang des animaux à sang chaud. Les animaux s’infestent pendant la belle saison lorsqu’ils passent dans des zones d’éclosion : sous les arbres, dans les herbes hautes, en bordure de haie… Au moment de l’infestation les tiques sont toutes petites, souvent difficiles à discerner dans le pelage de nos animaux. Elles restent fixées plusieurs jours, se nourrissant et grandissant progressivement jusqu’à atteindre une taille pouvant dépasser un centimètre.

Une fois fixée à leur hôte, la tique peut transmettre des maladies, comme la piroplasmose chez le chien ou la maladie de Lyme (chien, homme…).

La piroplasmose est une maladie souvent mortelle du chien. Il s’agit d’un parasite unicellulaire qui s’incruste dans les globules rouges et les détruit, provoquant :

- Une forte fièvre, causant une grande fatigue et une perte d’appétit
- Une anémie (les muqueuses de la bouche et des yeux du chien semblent pâles, voire légèrement jaunes)
- Une coloration marron des urines, résultat de la dégradation de l’hémoglobine (qui passe du rouge au brun).

C’est une maladie qui peut se traiter, car il existe un médicament contre ces petits parasites, mais qui a souvent des conséquences à long terme sur la santé de l’animal (problèmes sanguins ou rénaux notamment).

En fonction des régions et de l’espèce de tique impliquée, d’autres maladies peuvent se déclarer à la suite d’une morsure par une tique. Il faut toutefois que la tique soit fixée depuis plus de 48h pour qu’elle ait le temps de transmettre la maladie.

Le retournement d'estomac

Tout le monde a entendu parler du mystérieux «retournement d’estomac ».
Alors, mythe ou réalité ?
Qu’est-ce que c’est ?

Le retournement d’estomac, appelé dans le jargon médical « syndrome dilatation-torsion de l’estomac » ou SDTE, est une affection qui débute avec la dilatation (gonflement) de l’estomac, par accumulation de nourriture, d’eau ou d’air (en cas de halètements par exemple).
Une fois dilaté comme un ballon, l’estomac est susceptible de se retourner, tête en bas, bloquant les voies digestives qui y conduisent et qui en sortent.
Cette situation génère une forte souffrance pour la paroi de l’estomac, car il n’y a plus d’apport sanguin pour la nourrir… ce qui peut avoir des conséquences désastreuses, qui ne font que s’aggraver avec le temps jusqu’à ce que la position de l’estomac soit rétablie.
En même temps que l’estomac se tord, il peut emporter dans son mouvement la veine cave, et parfois la rate.
Cela a également des conséquences rapides et délétères, puisque cela provoque une baisse de l’afflux sanguin sur l’ensemble des organes… ce qui est fatal lorsque ce n’est pas traité très rapidement.
C’est pourquoi la dilatation-torsion de l’estomac est considérée comme une urgence vitale.

Qui est concerné ?
On retrouve ce syndrome surtout chez des chiens de grande race ou de race géante, et certaines races sont prédisposées : Akita Inu, Basset Hound, Berger Allemand, Dogue Allemand, Boxer, Irish Wolfhoud et Setter Irlandais. Toutes ces races ont pour point commun leur thorax étroit et profond.
La dilatation-torsion de l’estomac peut toucher des chiens de tout âge, mais le risque augmente avec l’âge, car le ligament suspenseur de l’estomac, qui le maintient en place, s’assouplit avec le temps. Les chiens stressés, anxieux ou très actifs sont également plus à risque, comme ceux qui ont présenté un état de maigreur important au cours de leur première année.
Quels sont les moyens de prévention ?
Chez les races à risque ou les animaux qui ont déjà fait des « alertes » de dilatation sans torsion, il est possible de réaliser une astropexie préventive, c’est-à-dire une fixation de l’estomac à la paroi abdominale, par voie chirurgicale, soit par laparotomie (en ouvrant l’abdomen) soit par coelioscopie (sous contrôle d’une caméra).

A la maison, vous pouvez aussi prendre des mesures préventives :

Le retournement d’estomac est une affection gravissime, qui exige une prise en charge en urgence, en clinique et pendant plusieurs jours. Le pronostic vital est engagé jusqu’à 72h post-chirurgie. Il y a des moyens préventifs, tant à la maison qu’en clinique, dont il ne faut jamais hésiter à nous parler ! Nous vous donnerons les conseils les plus adapté à votre chien.

Les intoxications

Nos maisons et jardins sont jonchés de produits toxiques pour nos animaux de compagnie :

La liste n’est bien sûr pas complète, car il serait impossible d’être exhaustif !

Les animaux de compagnie sont donc constamment exposés à ces produits, et, en particulier chez les jeunes animaux, c’est la source de nombreux accidents.

Il convient donc de rester vigilant, et en cas de doute quant à la toxicité d’une matière ingérée, de contacter votre vétérinaire ou le centre vétérinaire anti-poison : https://www.centre-antipoison-animal.com/. Pensez à vous munir du maximum d’informations sur la plante ou la substance concernée, et si possible d’en déterminer la quantité ingérée. Surtout, n’intervenez pas vous même sans avis vétérinaire : ne faites rien avaler, ne faites pas vomir.

Enfin, ne pratiquez pas l’automédication : des subtances sans danger pour l’Homme peuvent être responsables d’intoxication chez nos animaux, et un médicament adapté à un animal peut s’avérer mortel chez un autre individu.

Les coups de chaleur

Lorsqu’il fait très chaud, ou lorsqu’un animal est enfermé dans un lieu confiné et exposé au soleil (typiquement, dans l’habitacle d’une voiture), il peut très rapidement être sujet à ce que l’on appelle un coup de chaleur.

En effet, nos animaux de compagnie disposent de peu de moyens pour réguler leur température corporelle : ils ne peuvent qu’haleter, et suent très peu. Ils halètent tant et si bien qu’ils s’épuisent, et rapidement, leur langue devient bleue, ils bavent, leur température, qui n’est plus régulée, monte en flèche, parfois jusqu’à 42°C, et un état de choc s’installe, qui peut conduire à une mort rapide.

Si vous retrouvez votre animal en difficulté un jour de grande chaleur, commencez par le mouiller sous une douche tiède puis froide (surtout pas glacée, pour éviter un trop grand choc thermique), et appelez un vétérinaire. Un coup de chaleur peut avoir des conséquences à moyen terme, et nécessite un examen de votre animal, même si ce dernier semble se remettre doucement.

Si vous voyez un animal enfermé dans une voiture et présentant des symptômes de coup de chaleur, contactez la police ou les pompiers, n’intervenez pas vous-même pour ne pas vous mettre en porte-à-faux du point de vue de la loi.

Et voici un lien vers l’enregistrement d’une émission radio sur laquelle j’étais intervenue en juin 2018 pour parler des modalités de la prévention des coups de chaleur : Emission RMC.

L’hyperthyroïdie du chat

Qu’est-ce que c’est ?

La thyroïde est une glande située dans le cou, de part et d’autre de la trachée. Elle produit une hormone, la thyroxine, dont le rôle principal est de régulier le métabolisme basal, c’est-à-dire la vitesse de fonctionnement des cellules. Lorsque trop d’hormone thyroïdienne est produite, on parle d’hyperthyroïdie : les cellules vont trop vite. Lorsqu’il n’y a pas suffisamment de thyroxine, on parle d’hypothyroïdie. C’est beaucoup plus rare chez les chats.

A ce jour, on ne connaît pas la cause de l’hyperthyroïdie. Toutefois, elle est le plus souvent liée à une tumeur bénigne (non cancéreuse) de la thyroïde qui produit de la thyroxine en quantité excessive.

Quels en sont les symptômes ?

Parmi les symptômes les plus communs de l’hyperthyroïdie, on trouve :

Quels sont les examens nécessaires ?

L’hyperthyroïdie est généralement facile à diagnostiquer, et nécessite la mesure de la quantité de thyroxine (T4) dans le sang, ou thyroxinémie. Lorsque la valeur de la thyroxinémie est normale mais que les symptômes cadrent bien avec cette maladie, il peut être nécessaire de renouveler la prise de sang après quelques semaines.
Dans certains cas, on veut connaître la cause exacte de l’hyperthyroïdie. On réalise alors un scanner pour localiser la tumeur, puis des biopsies pour en déterminer la nature. Un examen échographique du cœur et un bilan sanguin plus complet sont également souvent indiqués.

Quel est le traitement ?

Lorsqu’elle n’est pas traitée, l’hyperthyroïdie évolue, et les symptômes deviennent de plus en plus marqués. Les chats deviennent de plus en plus maigres et faibles. C’est pourquoi il convient de traiter tous les chats hyperthyroïdiens présentant des symptômes francs de la maladie.

Le traitement vise à rétablir l’état de santé du chat. Il peut être constitué :

Quel est le pronostic ?

Les traitements de l’hyperthyroïdie étant efficaces et généralement bien supportés, cette maladie est de bon pronostic. Une fois traités, la majorité des chats retrouvent une qualité de vie tout à fait convenable. Toutefois, trouver la posologie adaptée à chaque individu peut être long et demander plusieurs bilans successifs. Et lorsque le chat souffre en parallèle d’une maladie rénale ou tumorale, traiter l’hyperthyroïdie peut ne pas être la priorité. Il faut alors peser le pour et le contre du traitement.

Le chat qui a des difficultés à uriner

Certains symptômes doivent vous alerter et motiver une consultation en urgence, en particulier si vous êtes le propriétaire d'un chat, et encore plus si c'est un mâle. En effet, les chats sont particulièrement sujets aux affections de l'appareil urinaire (reins, uretère, urètre, vessie). Ces problèmes peuvent être d'origine infectieuse (bactéries) ou être liés à la présence d'inflammation ou de calculs dans la vessie ou l'urètre.

Si votre chat en souffre, vous constaterez peut-être qu'il urine plus fréquemment, qu'il a mal en urinant (il peut miauler ou grogner tout en urinant), que ses urines sont teintées de sang... très vite, la situation s'aggrave et peut découler sur un blocage urinaire. Lorsque le chat ne parvient plus à uriner, il s'agit d'une situation d'urgence qui nécessite l'intervention d'un vétérinaire. En effet, l'animal ne peut plus éliminer ses déchets par les urines, et il s'intoxique en quelques heures.

A ce stade, le chat peut sembler fatigué, dépressif, il a mal au ventre, le ventre distendu, et il va et vient dans sa litière (ou à l'extérieur), ce qui peut être pris pour un signe de constipation.

Chez les femelles, le risque de blocage est plus faible parce que l'urètre est plus large et plus court. Par contre, elles peuvent souffrir de cystites aussi fréquemment que les mâles, et ces états douloureux doivent être pris en charge rapidement.

Si vous suspectez un blocage urinaire, ne perdez pas une minute et contactez un vétérinaire, qui vérifiera d’abord l’état de l’appareil urinaire (palpation, radiographie, échographie) ainsi que l’état des organes internes (prise de sang) avant de décider s’il est nécessaire d’hospitaliser votre animal pour lui placer une sonde urinaire et une perfusion.

L'animal paralysé

On dit qu’un animal est paralysé lorsqu’il ne parvient plus à déplacer une partie ou l’ensemble de son corps. En général, cela fait suite à une lésion neurologique. Toute paralysie d’apparition rapide, impose de consulter en urgence le vétérinaire.

Dans de nombreux cas, la paralysie est d’origine traumatique (chute, accident de la voie publique, choc intense). L’animal reste alors allongé, les membres flasques ou au contraires en complète extension, la tête ramenée en arrière. Parfois, il parvient à s’appuyer sur ses pattes avant, mais se traîne sur les pattes arrière.

Les autres causes de paralysie d’apparition rapide sont diverses : l’animal peut se paralyser suite à une infection bactérienne, à une tumeur, à un caillot sanguin (thromboembolie), à une faiblesse vertébrale (hernie discale), à une intoxication ou à une maladie du métabolisme… Pour faire la différence entre ces différentes causes, un examen clinique approfondi et des examens complémentaires sont nécessaires.

Dans l’idéal, il faut éviter toute manipulation de l’animal, et faire intervenir un vétérinaire sur place, afin d’éviter d’aggraver d’éventuelles lésions. S’il n’est pas possible de laisser l’animal où il est, vous pouvez le déplacer précautionneusement, en prenant garde à garder sa colonne vertébrale bien dans l’axe.

Dans certains cas, l’animal se paralyse progressivement, sur la course de plusieurs semaines, et a au départ simplement des difficultés locomotrices. Parfois, c’est le signe de douleurs articulaires qui peuvent se traiter simplement à l’aide d’antalgiques adaptés à votre animal. Ne laissez pas la douleur s’installer, ce n’est pas une fatalité : consultez un vétérinaire.