En dépit du risque de problèmes nécessitant une intervention vétérinaire, la plupart des éleveurs préfèrent que leurs chiennes mettent bas dans leur environnement familier. On peut effectivement s’inquiéter du risque d’exposition à des agents pathogènes et de l’augmentation du stress maternel lors d’une mise-bas programmée en milieu hospitalier vétérinaire.
Une bonne information des propriétaires sur les modalités de la mise-bas est donc nécessaire, car vous devez être à même de détecter les problèmes de manière précoce et efficace.
La durée normale de gestation chez la chienne est de :
La durée de gestation à compter de la première saillie varie entre 58 et 72 jours, parce que la fécondation (rencontre du spermatozoïde et de l’ovule) ne se fait pas nécessairement le même jour que la saillie. Dans tous les cas, la mise-bas se déclenche lorsque le taux de progestérone chute en-dessous de 2ng/mL. Une chute de la température rectale peut être détectée 10 à 14h plus tard, suivi 10 à 24 heures plus tard encore par les premiers signes du travail.
Chez la chienne, le travail se déroule en 3 phases :
A ce stade, la chienne change de comportement : elle peut devenir anxieuse, agitée, perdre son appétit ou au contraire manger en grandes quantité. Certaines se mettent à l’écart, d’autres cherchent le contact avec leurs pairs ou leurs maîtres. Des vomissements peuvent survenir. Le plus souvent, la chienne se fabrique un nid où elle souhaitera mettre bas. Cette phase dure 10 à 24 heures et est terminée lorsque le col utérin est suffisamment dilaté. Le col utérin ne peut pas être visualisé lors d’un simple examen vaginal, cette observation nécessite un appareil particulier. Pendant cette phase, les écoulements vaginaux doivent être clairs et muqueux.
Un accouchement par le siège est considéré comme normal chez la chienne (cela représente 40% des cas).
Normalement, la chienne lèche immédiatement les chiots nouveau-nés de manière à retirer les membranes fœtales restantes et stimuler la respiration, et elle coupe le cordon ombilical. Il est crucial de laisser la mère réaliser ces interventions, car cela facilite l’attachement entre mère et chiots. Il ne faut intervenir que si la mère ne le fait pas.
Dans ce cas, c’est à vous d’agir en nettoyant la tête des chiots et en libérant les voies respiratoires par aspiration, à l’aide d’une poire. Il ne faut pas secouer les chiots pour libérer leurs voies respiratoires, cela peut provoquer des dommages cérébraux ! Ensuite, il convient de frictionner les chiots à l’aide d’une serviette, pour stimuler leur respiration. Le cordon ombilical doit être coupé à 2cm du ventre des chiots à l’aide d’un fil de suture propre, et recouvert d’antiseptique (BETADINE solution dermatologique).
Les chiots doivent être gardés à l’écart dans une boîte tiède le temps du travail, pour éviter d’être écrasés pendant les efforts expulsifs. Une bouillote tiède (bouteille d’eau ou chaussette remplie de riz cru tiédie au four à micro-ondes) est indispensable pour leur assurer la chaleur nécessaire. Il est ensuite indispensable de les laisser téter dès que possible après la fin des contractions, de manière à libérer de l’ocytocine, hormone qui permet de favoriser les contractions utérines et la montée de lait.
Attention, certaines chiennes sont très protectrices de leurs chiots, et peuvent grogner voire mordre les personnes qui s’en approchent, même lorsqu’elles les connaissent bien. Il convient donc d’approcher des chiots calmement et doucement, sans l’effrayer, et de tenir compte de ses réactions.
D’après Autumn P. Davidson, in Ettinger’s Veterinary Textbook of Internal Medicine, 6th Ed.
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